Charles Chaplin a toujours été préoccupé par le sort de son pays
d’adoption et lorsque la pauvreté envahit les rues pour se mêler à la
richesse opulente d’une caste dominante, il ne peut rester muet. 1931 :
peu de temps après que la crise ait frappé les Etats-Unis, le cinéaste
quitte Hollywood et entreprend un voyage de 18 mois autour du monde.
Lors de ce périple, il rencontre des personnalités telles Gandhi ou
Einstein aux côtés desquelles il constate une hausse effarante du
chômage et de la pauvreté. Selon lui, la solution à ces dérives passe
par une meilleure distribution des richesses et du travail. Il
s’approche ainsi des thèses marxistes qui lui vaudront tant d’ennemis
aux USA. Lors d’une interview il déclare à un journaliste "Le chômage,
voilà la question essentielle. Les machines devraient faire le bien de
l’humanité au lieu de provoquer tragédie et chômage".
De retour de voyage, il n’a qu’une envie, produire un grand projet qui
servira de creuset à ses idées politiques. Après avoir écrit une version
définitive de son scénario, d’abord intitulé "Les masses", Chaplin
commence un tournage marathon le 11 octobre 1931 qui prendra fin le 30
août 1935 !
On peut voir dans le changement de titre évoqué plus haut une volonté
d’orienter l’œuvre vers le conte et l’éloigner ainsi du drame social pur
(la brutalité du titre Les masses évoque d’ailleurs des
ouvrages marxistes tel que Le capital). On retrouve cette volonté dans
la modification de l’épilogue : la jeune fille se retrouvait nonne alors
que Charlot était hospitalisé à la suite d’une dépression nerveuse !
Devant ce final dénué d’espoir, l’humaniste Chaplin remet tout en cause
et s’attelle à une autre conclusion, plus joyeuse, dans laquelle le
couple, bras dessus bras dessous, se dirige vers des horizons lointains.
Alors que le film s’apprête à sortir, le cinéma parlant a déjà fait son
apparition depuis presque 10 ans. Peu enthousiasmé par cette nouvelle
approche du septième art, Chaplin se contraint malgré lui à faire une
tentative sur Modern Times. Des dialogues sont écrits et des
essais de voix effectués. Peu convaincu par cette expérience, le
cinéaste les abandonne et préfère consolider son film à l’aide d’une
musique et d’effets de style, tel le patron de l’usine communiquant ses
ordres à travers un écran. Le pari s’avérait donc risqué mais Chaplin
savait très bien que la force de son cinéma résidait dans l’utilisation
du muet et préféra remplacer les dialogues par une gestuelle importante
de ses personnages, jouant sur des sourires, des larmes ou autres
expressions. Néanmoins Les temps modernes n’est pas totalement
muet : lors d’une scène au cours de laquelle Charlot est engagé dans un
restaurant à la fois comme serveur et chanteur, il oublie les paroles de
son texte et les écrit sur ses manchettes. Lorsqu’il doit faire
entendre sa voix, les manchettes s’envolent et Charlot doit improviser
lui-même un texte dans un charabia ‘pseudo-italianisant’. Mélange de
français et d’italien incompréhensible, cette fusion de langues rappelle
l’espéranto, ce dialecte universel imaginé pour unir les hommes.
Cependant si la critique de Chaplin est violente, elle passe toujours
par le rire, l’image symbolique du film étant celle de Charlot dont le
corps s’emmêle dans les rouages des machines. L’homme et la machine
exécutent un numéro de danse et ne forment plus qu’un tout. La
virtuosité que le cinéaste impose lors de cette scène parfaitement
chorégraphiée lui permet de dominer la machine à laquelle il impose sa
vision et donc ses idées : le système et ses rouages ne sont rien sans
l’homme ; une manière pour Chaplin de replacer l’homme en haut de
l’échelle sociale. Le spectateur va d’ailleurs beaucoup rire durant tout
le film. Ainsi, la séquence où Charlot resserre tous les boulons de
l’usine, allant jusqu’à confondre les boutons de la robe d’une femme
avec ces mêmes boulons, demeure hilarante. Et pourtant là encore le rire
se fait jaune, car si le gag est efficace, il montre aussi combien les
ouvriers sont aliénés.
Comme souvent dans sa filmographie, Charlot est accompagné d’une
présence féminine, ici l’actrice Paulette Goddard qu’il a rencontrée
lors de son voyage en Europe. Celle-ci est présentée comme l’alter ego
de Charlot, abandonnée, sans aide et se débrouillant par ses propres
moyens. Leur rencontre - lors d’une des plus belles scènes du film -
marque le début d’une nouvelle vie : la jeune fille vole un pain,
s’échappe puis est arrêtée. Charlot a alors une lueur d’humanité : il se
fait passer pour le voleur et prend la jeune femme solitaire sous son
aile. Cet événement sert de déclic à un retour vers une forme d’humanité
pour ‘l’ouvrier machine’.n plus d’être une satire sociale déguisée sous une apparence burlesque, Les temps modernes s’impose donc comme une très belle histoire d’amour. Il est intéressant de voir comment l’amitié naissante entre les deux personnages grandit au fil du temps pour se muer en idylle. Suite à leur rencontre, ils se retrouveront par le plus grand des hasards. Ce signe du destin les aidera à réaliser cet amour. A partir de cet instant ils uniront leurs forces et trouveront ainsi le remède à tous leurs problèmes. Charlot et la gamine ne feront alors plus qu’un : elle se nourrit de la faculté de Charlot à se débrouiller, et lui, puise dans l’optimisme et la confiance de la jeune femme. Sur ce dernier point, la scène du restaurant est révélatrice : Charlot, ne connaît pas les paroles de sa chanson, mais devant les encouragements de la gamine, il se met à interpréter ce fameux charabia qui ravira le public. Cet amour prend pleinement forme au final, lorsque la gamine, apparemment dépitée, retrouvera son courage devant l’optimisme candide affiché par Charlot, ce dernier allant jusqu’à la faire grandement sourire. "Nous nous débrouillerons" lui dit-il dans un dernier carton qui résume magnifiquement son message d’amour et de partage. (http://www.dvdclassik.com/critique/les-temps-modernes-chaplin)
Réflexion : Le salaire de l’ouvrier vaut, ou représente, par exemple, 6 heures du temps de travail journalier. Le capitaliste ne va pas, cependant, laisser l’ouvrier partir avec ses 6 heures de temps de travail. S’il le faisait, il n’y aurait pas de gain, et sans gain, il n’y aurait pas de profit pour le capitaliste. Ainsi le capitaliste contraint le travailleur, dans son contrat, à travailler 12 heures par jour. Le salaire de l’ouvrier correspond à 6 heures de travail (mesurées par la quantité de travail qu’il pourrait acheter avec son salaire), ce qui est aussi le prix d’équilibre sur le marché du travail. Pourtant, le travailleur travaille pendant 12 heures. Il travaille donc gratuitement pour le capitaliste pendant 6 heures par jour.
Le travail des enfants, toujours une réalité
Depuis l’antiquité, toutes les sociétés ont impliqué des surplus sociaux, générés par la coopération sociale. Mais dans toutes ces formations que la société humaine a connues jusqu’à aujourd’hui, il y a toujours eu une petite partie de la société, une classe, qui détient le contrôle de ce surplus et qui en a un accès. Dans les sociétés anciennes, par exemple, ce sont généralement les propriétaires d’esclaves qui s’approprient et qui contrôlent le surplus créé par les esclaves. Il y a, bien sûr, d’autres classes dans cette société, comme les prêtres, les politiciens et l’État, qui absorbent une partie du surplus. Mais ils ne sont tous que des parasites de second ordre, c’est-à-dire qu’ils sont des parasites de la classe qui absorbe le surplus des producteurs directs. Les parasites du premier ordre sont les propriétaires d’esclaves.Sous le féodalisme, ce sont les serfs féodaux qui produisent le surplus et les seigneurs féodaux qui se l’approprient et le contrôlent. Les serfs passent une partie de leur temps à travailler pour eux-mêmes, et l’autre partie à travailler pour le seigneur féodal. Puis, le seigneur embauche les prêtres, les fonctionnaires, etc. Ces derniers sont aussi des parasites de second ordre.
Sous l’esclavage et le féodalisme, l’exploitation se réalise au moyen de la coercition directe. Le capitalisme partage certaines caractéristiques avec les sociétés esclavagistes et le féodalisme : sous le capitalisme, le surplus appartient toujours à, et est contrôlé par, une seule classe de la société, dans ce cas, les capitalistes. Mais, au contraire de l’esclavage et du féodalisme, le mode de l’exploitation capitaliste ne recourt pas la coercition directe. Aucun capitaliste n’est autorisé par la loi à contraindre quelqu’un de manière coercitive à travailler pour lui. Par ailleurs, si la loi est appliquée, comme elle l’est dans la plupart des pays capitalistes, les travailleurs ont plus de contrôle formel sur leur propre force de travail.
Plus que jamais il faut soutenir l’idée que les travailleurs disposent d’une force considérable : celle de produire de la valeur sans laquelle le capitalisme ne peut vivre. Il n’y a d’ailleurs pas à douter que la contestation du modèle actuel de travail peut conduire à la contestation du système économique, et réciproquement. Ce qui se joue dans le travail aujourd’hui entre en effet en résonance avec les débats sur la crise économique. Il faudrait corriger les excès du capitalisme qui conduiraient à la crise économique. Il faudrait corriger les excès de quelques entreprises et quelques managers qui par des comportements déviants mettraient en danger les salariés.
Une pause méritée entre deux coups de grisou...
Part 1 :
Part 2 :
Part 3 :
Part 4 (fin) :
Le double mouvement d’augmentation du taux d’exploitation et de gains de productivité est fondé sur une stratégie de mobilisation du travail sans laquelle celui-ci ne serait pas en mesure de fournir ce qu’on attend de lui. Les formes actuelles de cette mobilisation sont un des moteurs des risques psychosociaux au sens qu’ils supposent un rapport belliqueux au monde, un sentiment d’insécurité permanente et une tentative d’isolement des individus au travail.
Un directeur d’entreprise : « Il ne faut pas oublier que nous sommes dans une guerre économique : les salariés ne sont pas uniquement exposés aux risques professionnels du travail, ils sont également exposés au marché libre et concurrentiel », rappelant ainsi la mise en concurrence des travailleurs et leur enrôlement forcé dans une « guerre économique » supposée inévitable. Si l’on pousse la métaphore belliqueuse, on comprend que chaque travailleur est en position de combattre son ennemi (et, pourquoi pas, de le tuer), au risque d’être lui-même battu et exclu de la compétition. Il y aurait nécessairement des gagnants et des perdants, on y reconnaitrait les forts et les faibles. Dans une guerre, la fin justifie les moyens : on n’en exclut ni les victimes sacrifiées, ni les pratiques déloyales, ni la justification de l’injustifiable.
Or, qui sont ces concurrents à combattre ? Qui sont, précisément, ces ennemis virtualisés à abattre ? Personne d’autre que son collègue, son voisin travaillant dans l’entreprise concurrente, le salarié travaillant dans une entreprise sous-traitante, l’asiatique plus lointain mais tout aussi présent, et, bien-sûr, le chômeur à l’affût (« ne vous plaignez pas, beaucoup attendent à la porte »).
Bien entendu, céder au discours de la « guerre économique » consisterait à se tromper d’ennemi. Dans cette guerre détournée, qui est avant tout celle du capital contre le travail, les seuls vrais vainqueurs sont ceux qui en tirent un dividende, les victimes sont ceux qui souffrent dans leur travail. L’idéologie belliqueuse vient alors heurter, au sein même du quotidien de travail, les valeurs de citoyenneté, de solidarité, de bien commun tout en nourrissant des violences au travail, en insécurisant les salariés par la peur et en justifiant la performance du travail sans limite et à tout prix.
En effet, le travail n’est pas une organisation froide, déterminée par ses seuls « inputs/ouputs ». Le travail est une organisation humaine et sociale, siège de débats de valeurs qui renvoie à des débats de société. Dans le travail, chacun est appelé à arbitrer son action au sein de tensions entre des valeurs marchandes et des valeurs non-marchandes : productivité contre sécurité dans les industries à risques, rentabilité contre qualité, résultats économiques contre santé au travail, concurrence entre les travailleurs contre entraide et solidarités, … Or, quand les valeurs marchandes écrasent à tel point les valeurs non-marchandes, quand les choix de chacun sont entravés par des « buts de guerre » économiques mettant au second plan les valeurs de solidarité et de bien commun, le travail devient un espace pathogène.
Par ailleurs, l’idéologie de la guerre économique est relayée par un discours d’insécurité de l’emploi à l’échelle individuelle (tous les salariés seraient menacés par la précarité, le risque de perdre son emploi) et à l’échelle collective (idée de déclin industriel par un phénomène de généralisation des délocalisations). S’il apparaît important de démystifier un certain nombre de phénomènes souvent exagérés qui nourrissent les peurs tétanisantes, il n’en demeure pas moins une évolution des formes de travail qui tendent à se fonder de plus en plus sur de la précarité. Ainsi, l’actualité économique nous révèle comment le travail est instrumentalisé pour coller aux besoins du capital dans ses variations conjoncturelles : en situation d’affaiblissement de la demande, chômage partiel, réduction du recours au travail intérimaire et suppressions d’emplois ; en situations d’augmentation de la demande, heures supplémentaires, recours au travail intérimaire. La période dite « de crise » montre jusqu’où le climat d’insécurité permet de pousser la flexibilité. Par exemple, on utilise au même moment du chômage partiel ici, quand là, on a recours à des heures supplémentaires (parfois au sein d’une même entreprise, comme Peugeot actuellement).
Ces formes de mobilisation du travail insécurisent les travailleurs pour mieux en disposer quand on en a besoin. Dans cette logique, le chômage, comme « armée de réserve » est un levier de mobilisation extrêmement efficace pour contraindre les travailleurs à se rendre sans rechigner au travail quelles qu’en soient les conditions. Le chômage n’a pas vocation à nous éloigner de l’emploi, en dépit des apparences, mais au contraire à assurer la mise au travail, aux conditions de l’employeur, grâce à un véritable chantage à l’emploi. Le travailleur n’ayant alors plus qu’à ravaler ses propres aspirations (« de quoi vous plaignez vous, nous vous donnons du travail … »). Les menaces de délocalisation jouent dans le même sens.
On aboutit alors à une situation véritablement pathogène avec d’un côté le sur-travail des salariés qui souffrent de travailler et de l’autre, le sous-emploi des travailleurs sans travail (les chômeurs) qui souffrent de ne pas travailler.
« Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent »
Un directeur d’entreprise : « Il ne faut pas oublier que nous sommes dans une guerre économique : les salariés ne sont pas uniquement exposés aux risques professionnels du travail, ils sont également exposés au marché libre et concurrentiel », rappelant ainsi la mise en concurrence des travailleurs et leur enrôlement forcé dans une « guerre économique » supposée inévitable. Si l’on pousse la métaphore belliqueuse, on comprend que chaque travailleur est en position de combattre son ennemi (et, pourquoi pas, de le tuer), au risque d’être lui-même battu et exclu de la compétition. Il y aurait nécessairement des gagnants et des perdants, on y reconnaitrait les forts et les faibles. Dans une guerre, la fin justifie les moyens : on n’en exclut ni les victimes sacrifiées, ni les pratiques déloyales, ni la justification de l’injustifiable.
Or, qui sont ces concurrents à combattre ? Qui sont, précisément, ces ennemis virtualisés à abattre ? Personne d’autre que son collègue, son voisin travaillant dans l’entreprise concurrente, le salarié travaillant dans une entreprise sous-traitante, l’asiatique plus lointain mais tout aussi présent, et, bien-sûr, le chômeur à l’affût (« ne vous plaignez pas, beaucoup attendent à la porte »).
En effet, le travail n’est pas une organisation froide, déterminée par ses seuls « inputs/ouputs ». Le travail est une organisation humaine et sociale, siège de débats de valeurs qui renvoie à des débats de société. Dans le travail, chacun est appelé à arbitrer son action au sein de tensions entre des valeurs marchandes et des valeurs non-marchandes : productivité contre sécurité dans les industries à risques, rentabilité contre qualité, résultats économiques contre santé au travail, concurrence entre les travailleurs contre entraide et solidarités, … Or, quand les valeurs marchandes écrasent à tel point les valeurs non-marchandes, quand les choix de chacun sont entravés par des « buts de guerre » économiques mettant au second plan les valeurs de solidarité et de bien commun, le travail devient un espace pathogène.
« Dedans, c’est la galère ; dehors, c’est la misère » ou le poids orchestré du chômage sur le travail
Par ailleurs, l’idéologie de la guerre économique est relayée par un discours d’insécurité de l’emploi à l’échelle individuelle (tous les salariés seraient menacés par la précarité, le risque de perdre son emploi) et à l’échelle collective (idée de déclin industriel par un phénomène de généralisation des délocalisations). S’il apparaît important de démystifier un certain nombre de phénomènes souvent exagérés qui nourrissent les peurs tétanisantes, il n’en demeure pas moins une évolution des formes de travail qui tendent à se fonder de plus en plus sur de la précarité. Ainsi, l’actualité économique nous révèle comment le travail est instrumentalisé pour coller aux besoins du capital dans ses variations conjoncturelles : en situation d’affaiblissement de la demande, chômage partiel, réduction du recours au travail intérimaire et suppressions d’emplois ; en situations d’augmentation de la demande, heures supplémentaires, recours au travail intérimaire. La période dite « de crise » montre jusqu’où le climat d’insécurité permet de pousser la flexibilité. Par exemple, on utilise au même moment du chômage partiel ici, quand là, on a recours à des heures supplémentaires (parfois au sein d’une même entreprise, comme Peugeot actuellement).
Ces formes de mobilisation du travail insécurisent les travailleurs pour mieux en disposer quand on en a besoin. Dans cette logique, le chômage, comme « armée de réserve » est un levier de mobilisation extrêmement efficace pour contraindre les travailleurs à se rendre sans rechigner au travail quelles qu’en soient les conditions. Le chômage n’a pas vocation à nous éloigner de l’emploi, en dépit des apparences, mais au contraire à assurer la mise au travail, aux conditions de l’employeur, grâce à un véritable chantage à l’emploi. Le travailleur n’ayant alors plus qu’à ravaler ses propres aspirations (« de quoi vous plaignez vous, nous vous donnons du travail … »). Les menaces de délocalisation jouent dans le même sens.
On aboutit alors à une situation véritablement pathogène avec d’un côté le sur-travail des salariés qui souffrent de travailler et de l’autre, le sous-emploi des travailleurs sans travail (les chômeurs) qui souffrent de ne pas travailler.
Toutes ces évolutions ont un impact sur la santé, en particulier dans le champ des facteurs psychosociaux :
La prééminence des valeurs marchandes dans les critères de choix d’organisation du travail et le chantage à l’emploi tendent à rendre impossible toute discussion possible sur le travail (ses conditions et son contenu).
Par la menace et la peur, on impose l’acceptation sociale de l’augmentation des contraintes au travail et leurs conséquences pathogènes.
L’individualisation affaiblit les stratégies collectives de défense et isole les travailleurs dans leur souffrance.
Mais la psychologisation à outrance tend à ravaler la souffrance au travail au rang de « maladie » (et elle apparaît bien comme telle), justiciable alors d’une approche médicalisée, purement clinique, voire génétique (ne va-t-on pas jusqu’à chercher le gène du suicide ?!), ou bien à grand renfort de « soutien psychologique ».
De fait, le « stress » s’est substitué à d’autres grilles de lectures plus collectives (l’exploitation). Le modèle du stress modifie notre regard sur le travail car, en empruntant les lunettes d’une approche individualisante, psychologisante et pathologique, on peut croire que les travailleurs sont les seuls malades, quand c’est le travail qu’il faut soigner.
La prééminence des valeurs marchandes dans les critères de choix d’organisation du travail et le chantage à l’emploi tendent à rendre impossible toute discussion possible sur le travail (ses conditions et son contenu).
Par la menace et la peur, on impose l’acceptation sociale de l’augmentation des contraintes au travail et leurs conséquences pathogènes.
Mais la psychologisation à outrance tend à ravaler la souffrance au travail au rang de « maladie » (et elle apparaît bien comme telle), justiciable alors d’une approche médicalisée, purement clinique, voire génétique (ne va-t-on pas jusqu’à chercher le gène du suicide ?!), ou bien à grand renfort de « soutien psychologique ».
De fait, le « stress » s’est substitué à d’autres grilles de lectures plus collectives (l’exploitation). Le modèle du stress modifie notre regard sur le travail car, en empruntant les lunettes d’une approche individualisante, psychologisante et pathologique, on peut croire que les travailleurs sont les seuls malades, quand c’est le travail qu’il faut soigner.
Lire par ailleurs :
Et moins drôle, surtout au niveau des commentaires :
Serge Gainsbourg : "requiem pour un con" (remix 91)
Les Charlots "Merci Patron"
Henri Salvador "Le travail c'est la santé"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire